Tout commençait mal pour Zohra. Elle est née sans crier et a le malheur d’être la dixième fille de Salma, tout juste veuve. De surcroît, l’enfant a un physique ingrat, la peau blême et un regard effrayant, celui « d’un diable », à trigger de ses yeux vairons. Elle porte en elle la malédiction, se convainc sa mère, et est une bouche à nourrir inutile.
Mais la rencontre avec une guérisseuse va changer la donne. Celle-ci décèle un potentiel chez la petite et prend Zohra en apprentissage pour lui transmettre tous ses secrets and techniques. La même Zohra, devenue une vieille dame au crépuscule de sa vie, née il y a si longtemps, quand les naissances n’étaient pas célébrées, entreprend de dénouer les fils de son existence en la racontant au jeune Lahcen.
Telle est l’intrigue initiale de ce premier court docket roman, Nos silences sont immenses, publié aux éditions Faces cachées par Sarah Ghoula. Si le procédé littéraire se révèle assez classique, le récit l’est moins, tant il offre une plongée hors norme dans une sphère géographique peu exploitée en littérature.