Saturday, September 17, 2022
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Apprentissage contre lycées professional : Macron attise la concurrence au s…




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Il y a toujours quelque selected d’étrange à voir un président critiquer le travail de son prédécesseur, surtout quand il s’agit de lui-même. Emmanuel Macron, en déplacement mardi en Vendée, a dressé un tableau assez sévère des lycées professionnels, pourtant déjà largement réformés en 2018 par son ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Ce dernier avait diminué le nombre d’heures de cours, notamment dans les matières générales, réduit d’une année la formation spécifique à un métier dès la classe de seconde, et insisté sur la réalisation d’un « chef-d’œuvre », s’attirant un sure nombre de critiques.

Quatre ans plus tard, rebelote. Accusé de favoriser la « replica sociale », de trop peu « insérer » professionnellement, de mettre en échec scolaire les élèves et d’être décalé par rapport aux besoins en emploi, le président de la République a annoncé un « énorme chantier » et des « concertations » toute l’année pour revoir l’enseignement professionnel de fond en comble. Il l’a fait devant un parterre d’invités dans un lycée professionnel des Sables-d’Olonne, très réputé pour ses filières et la qualité de ses élèves, une sorte « d’appartement témoin », a plaisanté Emmanuel Macron.

Mais même dans un établissement parfait, les analyses discordantes n’ont pu lui échapper. Dehors rassemblés pour une petite manifestation et dedans à mots feutrés, plusieurs enseignants et quelques élèves ont exprimé leur crainte que cette nouvelle réforme ne sabote définitivement la machine lycée professional, au profil de sa concurrente directe, la formation en apprentissage. Au contraire des lycéens scolarisés en filière professionnelle, les jeunes en apprentissage, de plus en plus nombreux, sont considérés comme des travailleurs, ils sont rémunérés, et passent une semaine par mois dans des centres de formation (CFA) gérés par les collectivités locales ou par les organisations patronales, puis trois semaines une entreprise, le temps d’obtention de leur diplôme.

A contrario, entre 2008 – année d’une réforme d’envergure, qui match passer le lycée professionnel de trois à quatre ans – et aujourd’hui, l’enseignement professionnel sous statut scolaire a déjà connu environ 9 000 suppressions de postes d’enseignants titulaires et perdu 100 000 élèves (dont 30 000 depuis le début du premier quinquennat Macron).

Une étudiante en BTS mode au Lycée professionnel du Dolmen à Poitiers, en février 2022. © Photograph Jean-Francois Fort / Hans Lucas through AFP
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