Le contexte de fort ralentissement économique exacerbé par une crise de l’immobilier a poussé la Banque populaire de Chine, la banque centrale chinoise, à prendre des mesures. L’establishment monétaire a abaissé deux de ses taux d’intérêt de référence, lundi 22 août, une semaine après avoir fait de même pour plusieurs taux directeurs.
Le Mortgage Prime Fee (LPR) à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été réduit de 3,70 % à 3,65 %, et celui à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 4,45 % à 4,3 %, a annoncé la banque. Ces deux taux sont désormais à leur plus bas historique. Le LPR à un an avait été baissé la dernière fois en janvier, celui à cinq ans en mai.
La mesure est censée encourager les banques à accorder davantage de crédits à des taux plus avantageux, ce qui devrait, par ricochet, soutenir l’activité. Pour soutenir son économie, Pékin avait déjà abaissé par shock lundi dernier plusieurs de ses taux directeurs : les taux de refinancement pour les banques (REPO) à sept jours et à un an.
Indicateurs économiques décevants
Le secteur immobilier, qui avait servi de moteur à la reprise après la première imprecise épidémique en 2020, est en souffrance et nombre de groupes se retrouvent à court docket de liquidités, dont le numéro un du secteur, Evergrande.
La mauvaise santé financière du poids lourd de l’immobilier pénalise ses concurrents, les acheteurs se montrant de plus en plus réticents à investir dans la pierre. Fragilisés, certains groupes peinent à poursuivre leurs chantiers et à remettre en temps voulu des logements vendus avant leur building. Un nombre croissant de propriétaires furieux refusent donc de payer leurs mensualités, au risque d’aggraver la scenario du secteur.
Ces difficultés viennent s’ajouter aux rebonds épidémiques de Covid-19, qui entraînent confinements, fermetures inopinées d’usines et d’entreprises, et pénalisent l’activité.
En juillet, la Chine a ainsi dévoilé des indicateurs économiques décevants, voyant notamment sa croissance économique s’effondrer au deuxième trimestre, en hausse de seulement 0,4 % sur un an. Il s’agit de la pire efficiency trimestrielle de son produit intérieur brut (PIB) depuis 2020.
Le gouvernement s’est fixé comme objectif cette année une hausse « d’environ 5,5 % » de son PIB, mais nombre d’économistes doutent qu’il sera atteint.