Wednesday, September 14, 2022
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Hôpital : quatre soignants racontent leur été en apnée




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La crise, sans cesse surmontée, serait-elle l’état chronique de l’hôpital ? Ou bien existe-t-il un level de non-retour, ce second où le système défaille ? Le nouveau ministre de la santé, François Braun, ne tranche pas vraiment : « Il faut être prudent, mais la disaster annoncée ne s’est pas produite », s’est-il félicité, sur la pointe des pieds, le 29 août. La crise s’approfondit pourtant chaque jour : un à un, des paliers sont franchis, de manière presque indolore.

L’été a débuté avec une centaine de providers d’urgences, plus ou moins fermés, certains jours ou certaines nuits, jusque dans les plus grands CHU. Après les urgences, ce fut au tour des maternités d’alerter, par la voix des sages-femmes qui démissionnent massivement, écœurées par les situations de travail.

En Île-de-France, région la plus tendue, deux cellules de crise ont été ouvertes : la première pour les femmes enceintes qui ne parviennent pas à s’inscrire en maternité, la seconde pour organiser les délestages, c’est-à-dire les transferts de femmes en travail et de nouveau-nés. Le décès d’un bébé, dans le cadre d’un délestage qui s’est mal passé, a ému au plus haut level.

Cet été sur le fil, nous avons demandé à quatre professionnel·les de nous le raconter un peu autrement, sous le sceau d’un anonymat complet, posé comme principe, pour les libérer un peu du secret médical et du devoir de réserve des fonctionnaires.

Une infirmière règle le goutte-à-goutte d’un affected person aux urgences de Montauban, le 20 juillet 2022. © Photograph Valentine Chapuis / AFP

Pédiatre, cheffe d’un service de gynécologie obstétrique, urgentiste au Samu et assistante de régulation médicale, nos témoins travaillent dans des hôpitaux de toute taille : deux grands CHU de centre urbain, deux hôpitaux de taille moyenne, en zone urbaine et semi-rurale. Nous avons gommé tout élément permettant de les identifier.

Leurs récits se recoupent parfaitement. Chacune et chacun, à sa place dans le système de soin, racontent un même engagement pour l’hôpital public qui s’effrite.

Les urgences filtrées : « une half de risque extreme »

Le 30 juin, le chef de service des urgences du CHU de Metz et président du syndicat Samu-urgences de France, François Braun, remettait au gouvernement 41 propositions pour aider les urgences à passer un été « à haut risque ». Le 4 juillet, il était nommé ministre de la santé pour mettre en œuvre toutes ces recommandations. L’été 2022 aux urgences est donc le premier bilan du nouveau ministre.

L’une des mesures phares du nouveau ministre est le renforcement du 15, le numéro d’appel du Samu (Service d’aide médicale d’urgence). Tout l’été, des campagnes de communication ont incité les sufferers à appeler le 15 avant de se déplacer aux urgences. À l’autre bout de fil, c’est un assistant de régulation médicale qui décroche.

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