Berlin (Allemagne).– La « cloche de la paix mondiale », installée à Berlin au bord d’un petit étang du parc de Friedrichshain, retentit gravement. Une cinquantaine de militant·es pacifistes de la première heure sont venu·es avec leurs banderoles antinucléaires pour sonner tour à tour la grosse cloche japonaise. Nous sommes le samedi 6 août. Il est 8 h 15. Il y a soixante-dix-sept ans, à la même heure, la première bombe atomique militaire déversait son onde brûlante sur la ville d’Hiroshima, au Japon, pulvérisant d’un seul coup près de 100 000 existences.
« Nous militons pour la suppression de toutes les armes atomiques de la planète. Nos actions ont démarré fin juillet avec un “jeûne” pour Hiroshima qui est suivi dans toute l’Allemagne. Évidemment, cette année n’est pas comme les autres. Il y a la guerre en Ukraine et notre gouvernement qui a promis 100 milliards d’euros pour développer l’armée. Cela ne facilite pas la diffusion de notre message », explique le pasteur et ancien aumônier militaire Matthias Engelke, coorganisateur de la manifestation.
Membre des Amis de la Nature (tourisme social et écologique) et ancien président du chapitre allemand du Mouvement worldwide de la réconciliation (Ifor), affiliation qui a le statut d’observatrice à l’ONU et a compté Martin Luther King parmi ses membres, le pasteur septuagénaire est devenu pacifiste quand il avait en cost les âmes de la base aérienne de Büchel, près de Francfort, là où est stationné l’escadron allemand qui participe au bouclier nucléaire de l’Otan.