Au 10 juillet 2022, la base de données de référence de la littérature biomédicale recensait 274 956 articles traitant à un titre ou à un autre du Covid-19. Le premier a été publié en février 2020, et le flot d’informations n’a cessé ensuite de prendre de l’ampleur. Depuis que la pandémie a éclaté, ce sont en moyenne 307 articles qui paraissent chaque jour sur le Covid. Un chiffre ahurissant, qui montre que personne au monde ne peut aujourd’hui suivre, même de loin, ce qui se publie sur le Covid. Lors de la pandémie de H1N1, entre juin 2009 et mai 2010, seulement six articles nouveaux chaque jour lui étaient consacrés.
Remark ce torrent de nouveaux résultats a-t-il pu être canalisé par les revues scientifiques ? Rappelons en quelques mots remark ces dernières fonctionnent. Lorsque des scientifiques soumettent un article à une revue (le plus souvent en anglais), son équipe éditoriale, composée elle-même de scientifiques, half à la recherche de relecteurs et relectrices (reviewers) skilled·es du sujet pour que chacun·e rende un avis critique sur le manuscrit.
Ces skilled·es, dont les auteurs et autrices ignorent le plus souvent l’identité, peuvent rejeter l’article, exiger des expériences ou des analyses complémentaires, ou encore demander des reformulations. L’article ne sera publié dans la revue qu’après le feu vert de plusieurs relecteurs et relectrices, l’éditeur ou l’éditrice en chef tranchant en cas de désaccord.
Ce processus de relecture par les pairs (peer-reviewing), sur lequel repose depuis plus d’un siècle la diffusion des connaissances scientifiques nouvelles, a été doublement mis à mal par la pandémie.