Après des années d’oubli, surtout du côté espagnol, c’est un retour au tout premier plan. Les expérimentations de Francesc Tosquelles (1912-1994), psychiatre catalan qui n’a cessé d’humaniser les soins et de « dépathologiser » la folie, ont fait l’objet d’une exposition aux Abattoirs de Toulouse jusqu’en mars dernier, reprise sous une autre mouture au CCCB de Barcelone jusqu’au 28 août (avant des arrêts à Madrid puis à New York).
Tosquelles figurait aussi, début août, au programme du Banquet du livre d’été, à Lagrasse (Aude). Et, en plus d’un catalogue, la co-commissaire des expositions de Toulouse et de Barcelone, Joana Masó, a dirigé ce qu’elle décrit comme une « anthologie de fragments » de Tosquelles, traduite en français en fin d’année dernière sous le titre Soigner les establishments (L’Arachnéen).
C’est une somme éclatée d’archives visuelles, de coupures de presse, de poèmes, d’extraits d’entretiens et de livres de « Tosq » et de ses proches, montés en écho à des textes de présentation et des aides à la compréhension pour les novices. S’il documente bien sûr la partie la plus légendaire de la carrière du Catalan, depuis l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole en Lozère, où il débarque en 1940 (un movie de Martine Deyres, sorti en salles en avril, y revenait aussi), ce livre fournit d’abord un éclairage sur les années de formation en Espagne, moins exposées.