Thursday, August 18, 2022
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De Bichkek à Kazan, un douloureux réveil postcolonial




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Depuis le 24 février 2022, les scènes ont été partout les mêmes. À Tbilissi, Bichkek, Almaty, Chișinău, dans les capitales des anciens États soviétiques, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour protester contre la guerre menée par la Russie en Ukraine. En soutien aux Ukrainiens, bien sûr, mais aussi en tremblant parfois pour leur propre sécurité.

Pour conjurer le type, les Kazakhs plaisantent sur les réseaux sociaux, se renommant « banderistes », en écho à l’insulte favourite des Russes vis-à-vis des Ukrainiens, ces derniers se désignant eux-mêmes ironiquement comme des « culs noirs », stigmate raciste réservé d’ordinaire aux populations du Caucase ou d’Asie centrale.

« Ces circulations, ces blagues, en disent lengthy, guarantee l’historienne kazakhe Botakoz Kassymbekova. Il s’agit d’un leitmotiv commun aux sociétés post-soviétiques, adressé aux Russes, qui tiendrait dans ces mots : “Laissez-nous tranquilles.” »

La concorde se fissure parfois jusqu’au sommet, dans des États pris dans des jeux de dépendances politiques, économiques et militaires. Au Kazakhstan, le président, Kassym-Jomart Tokaïev, qui invitait encore en janvier 2022 les soldats russes pour l’aider à mater une révolte populaire, a soutenu l’annulation de la parade militaire du 9 mai, un immense symbole pour la Russie voisine. Puis un mois plus tard, il refusait de reconnaître l’indépendance des territoires de Donetsk et de Louhansk en Ukraine, évènement commenté comme un petit séisme géopolitique.

© Photograph illustration Simon Toupet / Mediapart
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