Monday, August 22, 2022
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Emma Haziza : cette sécheresse « nous oblige à réfléchir à nos usag…




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Jamais la France n’avait connu pareille sécheresse. Depuis le début des mesures Météo France, à l’été 1958, jamais un mois de juillet n’avait connu si peu de précipitations. Cette sécheresse a commencé de s’installer dès cet hiver, et a atteint un tel niveau qu’aujourd’hui, 93 départements sur les 96 que compte la France métropolitaine font l’objet de restrictions d’eau. Plus d’une centaine de communes sont en outre privées d’eau potable, a indiqué vendredi le ministre français de la transition écologique, Christophe Béchu.

Dans la centaine de communes qui manquent d’eau potable dans l’Hexagone, « il y a des approvisionnements qui se font avec des camions d’eau potable qu’on achemine, puisqu’il n’y a plus rien dans les canalisations », a précisé Christophe Béchu, lors d’un déplacement dans le Sud-Est. « Tout l’enjeu, c’est de durcir un sure nombre de restrictions pour éviter d’en arriver là », a-t-il ajouté.

Carte des arrêtés sécheresse au 5 août 2022. En rouge : les restrictions maximales, avec restriction des usages agricoles. © Carte ministère de la transition écologique

Pour l’hydrologue Emma Haziza, docteure de l’École des mines de Paris à la tête d’un centre de recherche et d’motion sur les questions de sécheresse et d’inondation, il faut réduire notre consommation d’eau, et de nombreuses pistes existent. Entretien.

Mediapart : À quoi est due la sécheresse document que nous traversons cet été ? En quoi ce phénomène est-il distinct des vagues de chaleur ?

Emma Haziza : Il existe trois formes de sécheresse, et l’une peut en induire une autre : la sécheresse météorologique – c’est-à-dire l’absence de pluie –, la sécheresse des sols, et la sécheresse des lots d’eau — c’est-à-dire l’affaissement des nappes phréatiques, cours d’eau, lacs, and so on. Ces trois phénomènes se conjuguent aujourd’hui, partout sur le territoire.

Ce qui est particulier cette année, c’est que 2022 arrive après une période où nous avons déjà battu des data historiques tous les ans, mais de façon différenciée selon les territoires : de 2017 à 2020, nous avons connu des températures extrêmes et des sécheresses dans plusieurs régions. Mais en général, il y avait d’excellentes recharges des nappes phréatiques pendant l’hiver. Elles étaient même parfois excédentaires, jusqu’à 30 % d’eau en plus, ce qui faisait qu’on pouvait sereinement aborder le printemps.

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