Depuis plusieurs semaines, les autorités allemandes surveillent avec inquiétude les eaux du Rhin. Dans quelques jours, une des principales voies commerciales de l’Europe risque d’être fermée : le cours du fleuve est à son plus bas niveau depuis 2018 – dernière année où la circulation fluviale avait dû être interrompue sur le Rhin, en raison du manque d’eau – et pourrait devenir rapidement impraticable, coupant tout le transport fluvial. Au risque d’aggraver la crise énergétique : le Rhin est la voie privilégiée pour transporter le charbon pour les centrales thermiques de l’ouest du pays, mais aussi pour le transport du pétrole pour tous les pays que le fleuve traverse (Pays-Bas, Allemagne, France et Suisse).
Alors que les menaces russes de pénurie gazière mettent déjà le système à impolite épreuve, les difficultés qui pèsent désormais sur les approvisionnements des centrales au charbon, devenues un ultime recours en Allemagne, viennent compliquer encore la scenario. « Les transports de charbon sont déjà réduits en raison du bas niveau des eaux, automotive peu de bateaux sont utilisables et ceux qui le sont transportent moins de marchandises », a déjà prévenu l’énergéticien allemand EnBW dans un communiqué. « Les coûts de transport du charbon ont donc augmenté, ce qui augmente à leur tour les coûts d’exploitation des centrales à charbon. »
De son côté, le groupe d’énergie allemand Uniper, qui vient d’être renfloué par le gouvernement, a indiqué qu’il prévoyait de réduire la manufacturing de certaines de ses centrales de charbon, en raison des problèmes d’acheminement sur le Rhin. La Suisse, elle, réfléchit à utiliser ses shares stratégiques afin d’assurer l’approvisionnement en essence et en diesel.