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Tout doucement, l’Église catholique est rattrapée par sa responsabilité dans les violences commises dans les pensionnats pour enfants amérindiens.
À la suite du voyage officiel du pape François au Canada, qui a demandé pardon aux peuples autochtones pour le « mal commis » par des religieux ayant mis en œuvre un système dans lequel « les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels », les autorités canadiennes ont confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) avoir sollicité l’extradition du père Joannes Rivoire. Le parcours de ce religieux, aujourd’hui âgé de plus de 90 ans, met en lumière l’impunité liée au traitement des affaires de violences sexuelles dans le Grand Nord.
Exfiltré vers la France par sa congrégation des Oblats de Marie-Immaculée en 1993, deux ans après les premières révélations d’un jeune Inuit, Marius Tungilik, sur les agressions sexuelles qu’il aurait subies de la half de ce missionnaire, alors curé de sa paroisse, Joannes Rivoire a ensuite été déplacé de prieuré en prieuré, sur le territoire français.
Le religieux n’a jamais été inquiété, pas même après le dépôt d’une première plainte, en 1998, par Marius Tungilik et deux autres victimes déclarées, débouchant sur l’émission d’un mandat d’arrêt le 29 décembre 1998.
En 2017, dans le cadre d’une enquête sur les abus sexuels dans l’Église catholique menée par les journalistes du collectif WeReport, en partenariat avec « Money Investigation », Mediapart avait retrouvé la hint du père Joannes Rivoire, né en 1931, alors hébergé dans une maison de retraite de sa communauté en périphérie de Strasbourg.
Peu prolixe, le religieux avait lâché, confronté à la photographie de Marius Tungilik : « Oh… Pour moi, ils se ressemblent tous, hein ! » Avant de contester toute agression sur des enfants et de s’enfermer dans sa chambre.
Mgr Grallet, évêque de Strasbourg jusqu’en 2017, nous avait pour sa half assuré ne pas avoir été informé de la scenario de ce prêtre installé sur son diocèse, qui « relève uniquement de sa congrégation ».
Après avoir dénoncé trente ans durant les agissements du religieux, Marius Tungilik s’est finalement donné la mort avant en 2012, à l’âge de 55 ans. Dans « deux ou trois cas », l’affaire Rivoire se serait soldée par une conference ouvrant droit au versement de compensations financières, ainsi que l’avait affirmé à Mediapart Mgr Reynald Rouleau, qui a eu à traiter ces dossiers en tant qu’évêque du diocèse de Churchill-Baie d’Hudson.
« Parce qu’il était difficile de nier totalement les faits. Donc aller en cour [de justice] aurait coûté dix fois plus cher », avait justifié le responsable religieux, sans pour autant livrer le montant des indemnisations.
Le ministère des affaires étrangères français a confirmé à l’AFP, ce vendredi 5 août 2022, avoir reçu la demande d’extradition du père Rivoire, qui détient la double nationalité (française et canadienne), précisant qu’elle était « en cours de traitement par le ministère de la justice ».
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