Monday, August 22, 2022
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L’Inde mise sur la crise au Sri Lanka pour regagner le terrain perdu face à la Chine


Le premier ministre indien Narendra Modi, au centre gauche, salue son homologue sri-lankais de l’époque, Mahinda Rajapaksa, lors d’une réception solennelle au palais présidentiel indien, à New Delhi, en Inde, le 8 février 2020.

La chute de la « famille » Rajapaksa, qui vient d’être emportée dans la tourmente d’une révolution populaire sans précédent au Sri Lanka, est une event en or pour l’Inde de regagner son affect dans l’île. Même si aucun dirigeant indien ne le dira en ces termes, cette perspective repose sur une réalité tangible : le « clan » du président déchu, Gotabaya Rajapaksa, avait permis à la Chine de renforcer sa présence en Asie du Sud. Le Sri Lanka, dont la relation avec New Delhi est traditionnellement étroite mais non sans complexité, avait ainsi constitué une « prise de guerre » d’significance pour Pékin dans le cadre de sa rivalité avec l’Inde. « Cette crise est sans aucun doute un moyen pour nous d’améliorer notre relation avec le Sri Lanka », confirme une supply diplomatique indienne qui se félicite du fait que son pays bénéficie en ce second « d’une picture optimistic à Colombo ».

Le gouvernement du premier ministre Narendra Modi s’était engouffré dans la brèche dès le début de l’année, alors que l’économie sri-lankaise vacillait au bord du précipice : New Delhi a débloqué en faveur de l’île des lignes de crédit de 3,8 milliards de {dollars}, destinées aux achats de biens essentiels, de carburants et d’engrais. L’Inde a également apporté une help humanitaire.

Primary tendue

Cette major tendue s’inscrit dans la politique du Neighbourhood first [« le voisinage en premier »] voulue par New Delhi, avec pour objectif de recouvrer son affect dans la région, singulièrement au Sri Lanka, où la Chine s’est imposée à travers des projets d’infrastructures dans le cadre de la Belt and Street Initiative (BRI) – les fameuses « nouvelles routes de la soie ».

Sous la présidence de Mahinda Rajapaksa (2005-2015) – devenu premier ministre de son frère Gotabaya après la victoire de ce dernier à la présidentielle de 2019 –, le Sri Lanka s’était considérablement endetté auprès de Pékin. Et les projets démesurés d’un chef de l’État atteint de la folie des grandeurs avaient débouché sur un retentissant fiasco. L’exemple le plus frappant de ces « éléphants blancs » fut la building d’un terminal portuaire et d’un aéroport worldwide sur les terres natales des Rajapaksa, à Hambantota, dans le sud du pays.

Le port n’a jamais attiré les cargos, pas plus que l’aéroport les avions. Résultat, le Sri Lanka s’était vu contraint de céder le terminal portuaire, pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans, à la société d’Etat China Retailers Port Holdings, en contrepartie de l’effacement d’un emprunt à la Chine d’un peu plus de 1 milliard de {dollars}. Depuis que la crise est arrivée à son level d’orgue, mi-juillet, avec la fuite honteuse de « Gota » – surnom du président déchu –, obligé d’abandonner sa résidence après l’invasion de celle-ci par des plenty hostiles, la Chine est restée muette. Laissant, pour l’immediate, le champ libre à l’Inde et donnant à cette dernière le loisir de pousser ses pions sur l’échiquier du « grand jeu » régional. « L’Inde a déjà fait beaucoup pour le Sri Lanka et fourni des efforts financiers considérables au cours des six derniers mois. Ce qui contraste avec l’absence relative de la Chine depuis le début de cette crise », confirme Constantino Xavier, chercheur associé au Centre for Social and Financial Progress, un groupe de réflexion basé à New Delhi.

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