Les passants doivent contourner le trottoir et emprunter la route, avenue de la République à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), pour pouvoir dépasser le gymnase Jean-Reneault. Jeudi 4 août, une vingtaine de femmes exilées, et autant d’enfants, ont décidé d’occuper l’espace public pour dénoncer leur scenario, après avoir été « sorties » du gymnase sans autre answer d’hébergement. Originaires de Côte d’Ivoire, de Somalie ou du Mali, la plupart d’entre elles sont en scenario d’errance depuis plusieurs mois et se disent « fatiguées » de la rue.
« Avant, on dormait en tente. Une poignée d’entre nous est aussi passée par un squat à Montreuil », raconte Massé, sous un soleil de plomb, lundi 8 août. À ses pieds, plusieurs bambins déambulent et s’agrippent aux premières jambes qu’ils aperçoivent. Assises sur des cartons, des mères donnent le biberon à leur bébé, entourées d’une pile de couvertures, de briques de lait ou de packs d’eau. Sur le bitume, une dizaine de boîtes hermétiques – le repas du jour apporté par une affiliation – repose volontairement au soleil. « On n’a pas de micro-ondes, alors… ça nous permet de manger un peu chaud », souffle Gladys.
Cette dernière vivait, comme beaucoup d’autres ici, sur le campement apparu rue de l’Épine à Bagnolet en juillet dernier, à l’initiative de l’affiliation d’aide aux exilés Utopia 56, qui multiplie les actions pour obtenir des options d’hébergement aux migrants.
« Ce matin, plus de trois cents personnes en famille, dont des femmes enceintes et des nourrissons, ont été évacuées à Bagnolet par la préfecture de région Île-de-France et celle de la Seine-Saint-Denis. Elles étaient ici depuis dix jours. Nous espérons des options pérennes et que cessent les remises à la rue indignes », tweetait Utopia 56 après l’opération de « mise à l’abri » réalisée par les autorités le 18 juillet.